Hommage à Jean-Marie Dentzer

Nous avons eu la tristesse d'apprendre le décès de Jean-Marie Dentzer, survenu jeudi 29 octobre, après une épuisante série de maladies. Il était âgé de 85 ans. Membre de l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres), il a eu une grande carrière d'enseignant de l'archéologie romaine,  comme maître de conférences à la Sorbonne autour de 1968 puis  à Nancy, puis à Paris 1, où il fut professeur pendant trente ans (1973-2004), interrompus de 1996 à 1999 par la direction de l'Institut français d'archéologie du Proche-Orient à Beyrouth et Damas. Après une grande thèse sur l'iconographie du banquet couché dans le monde antique, il a délibérément orienté son travail vers l'archéologie de terrain et le Proche-Orient. Il y a impulsé quarante ans de recherches sur le sud syrien (la région archéologiquement très riche du Hawran, autour de Bosra), tout en pilotant d'autres travaux : à Palmyre, à Pétra, puis à Hégra en Arabie. Directeur de l'UFR d'histoire de l'art et d'archéologie au milieu des années 1970,  fondateur à la fin de ces années d'une équipe de recherche associée au CNRS pour l'archéologie sud-syrienne et jordanienne, il a participé avec détermination à la fondation de la Maison de l'archéologie et de l'ethnologie à Nanterre et à celle de l'UMR ArScAn. C'était un homme de contacts multiples, d'expérimentations toujours renouvelées, d'ouverture, et un meneur d'équipes très enthousiaste et enthousiasmant.